Un Conseil pour la commune
Les lois, décrets et instructions ont donc été lus, expliqués, minutieusement commentés à l’Assemblée primaire des citoyens. Instructions fort longues et précises, concernant les personnes à élire, le mode d’élection, le dépouillement, la proclamation des résultats.
Le Curé Bonneau ayant fini son prône, on passa au scrutin. On suivit ponctuellement les instructions officielles. Le Président et le secrétaire de l’assemblée furent élus au scrutin sur la simple pluralité relative et suivant la réunion des suffrages comparativement aux autres.
Tous les suffrages ayant unanimement tombé sur les Sieurs Sylvain Bonneau, prêtre, vicaire de cette paroisse, celui-ci pour être président, et Louis René Vachier de la Pouge, ce dernier pour secrétaire. Les trois scrutateurs furent élus en observant que le scrutin par lequel chaque votant écrira à la fois et dans le même billet les noms de trois personnes qu’il nommera pour être scrutateurs est celui qu’on appelle scrutin de liste. Furent élus: Jean Joyeux, Louis Laurendeau, Jean Vauzelle.
Le bureau de vote
Le bureau de vote est composé de trois scrutateurs :
- Jean Joyeux
- Louis Laurendeau
- Jean Vauzelle
Le bureau de vote étant constitué (et nous remarquerons que les membres étaient tous signataires de la lettre du 7 février, sauf le curé, qui lui n’était pas apparu dans cette lettre, mais qui ne devait point y être étranger), il faut procéder à l’élection du corps municipal : le maire, les deux officiers municipaux, le procureur de la commune et six notables, qui formeront avec le corps municipal, le Conseil général de la commune.
Il est à remarquer qu’il y a une différence entre la forme d’élire le maire et celle de nommer les autres officiers municipaux, que le premier doit être nommé au scrutin individuel et ne peut être élu que par la pluralité des voix, c’est-à-dire la moitié plus une.
Les billets ouverts et dépouillés il a été vérifié, en présence de tous les habitants que la pluralité a tombé de plusieurs voix sur le Sieur Sylvain Bonneau (qui a donc été élu) et ensuite sur les Sieurs Germain Normand et Fleurant Audoux.
Les deux officiers municipaux élus ensuite au scrutin de liste, furent Normand, nommé premier membre et Audoux. Six notables furent ensuite élus au scrutin de liste, à la pluralité relative, et donc à un seul tour.
- Jacques Ebras
- François Mirel
- Louis Laurendeau
- Louis Gourdonneau
- Gervais Thabuteau
- Jean Chartier
Élection du corps municipal, sont élus :
- Maire, Sylvain Bonneau
Officiers municipaux, sont élus :
- Germain Normand
- Fleurant Audoux
Élection du Procureur de la commune :
- Jean-Baptiste Joyeux
Élection du secrétaire greffier :
Vacher de la Pouge
Élection des notables :
- Jacques Ebras
- François Mirel
- Louis Laurendeau
- Louis Gourdonneau
- Gervais Thabuteau
- Jean Chartier
L’assemblée élut ensuite le procureur de la commune (sorte de magistrat chargé de poursuivre les affaires et de défendre les intérêts de la communauté), Jean-Baptiste Joyeux. Le secrétaire greffier Vachier de la Pouge, fut ensuite nommé, à la pluralité des voix, non pas par l’assemblée, mais par le Conseil général de la Commune.
Tous prêtèrent serment de fidélité à la Nation, au Roi chef de la Nation, et à la loi, et sur le champ le présent registre remis en mains du secrétaire greffier ci-dessus nommé ainsi que toutes les pièces concernant ladite municipalité et dont le greffier de l’ancienne était dépositaire, de tout quoi, il demeure déchargé. Les notables avaient donc réussi à prendre la haute direction de la commune. L’élection s’était déroulée dans les règles.
ÉLECTIONS MUNICIPALES
17 mai 1790
Le 17 mai 1790, formation de l’assemblée primaire de Plaisance et nomination d’un électeur.
En application des lettres patentes du Roi suivant le décret de l’Assemblée Nationale concernant la constitution d’assemblées primaires et administratives, une réunion a lieu à sept heures du matin, dans l’église, lieu par nous choisi pour les assemblées de tous nos citoyens actifs1.
À Plaisance, il y avait 67 citoyens actifs. Trente-six seulement se présentèrent à cette réunion. Le Bureau de vote est composé de François Mirel, reconnu pour le doyen d’âge il a tenu la première présidence, Vacher de la Pouge, secrétaire, Laurendeau, Joyeux et Audoux, scrutateurs.
On passa ensuite au vote au scrutin individuel et à la pluralité absolue. Seront élus : Demarquet de Céré, président de l’assemblée primaire de Plaisance et Vacher de la Pouge, secrétaire.
Ensuite, on procéda à la nomination d’un électeur2.
Bonneau, maire et curé, fut nommé et chargé de représenter la commune partout ou besoin sera.
Tous ont prêté serment de maintenir de tout leur pouvoir a constitution du royaume, d’être fidèle à la nation, à la loi et au Roi, de choisir en âme et conscience les plus dignes de la confiance publique, de remplir avec courage les fonctions civiles et politiques qui leur seront confiées.
Étaient présents à cette assemblée :
- Demarquet de Céré
- Bonneau
- Augais
- Audoux
- Trois Augris
- Bardeau
- Chartier
- Deschamps
- Desvigères
- Dufour
- Duquerroux
- Dupras
- Ebras
- Deux Jaladeau
- Joyeux
- Laurendeau
- Lelot
- Deux Mirel
- Trois Moreau
- Mongeau
- Puissesseau
- Pétro
- Perrin
- Sironneau
- Tabuteau
- Thabutaud
- Quatre Vauzel
- Un illlisible
- – Les citoyens actifs étaient ceux qui payaient au moins 36 sols d’impôt, soit le prix de trois journées de travail. Ils formaient l’assemblée primaire de la commune. Les autres citoyens passifs ne participaient pas à la vie administrative de la commune, on ne les consultait jamais. En France, il y avait 4 298 000 citoyens actifs contre 3 000 000 passifs.
- – l’électeur devait posséder un revenu foncier égal à 150 journées de travail et payer un impôt égal à 6 livres. Les électeurs d’un département élisaient, au deuxième degré, les députés, les juges, puis plus tard, les évêques et les curés. Ils étaient au nombre de 42 900 en France.
1789
à Plaisance
Sources : La vie municipale de Plaisance sous la révolution de 1789, Louis Germaneau. Ed. Service écologie et biogéographie de la faculté des sciences fondamentales et appliquées de l’université de Poitiers – 1981. Gallica BNF