Le XIIe siècle
Les premières mentions faisant état de la cité de Plaisance concernent l’Âge de Plaisance dans le dictionnaire topographique de M.L. Redet. Le nom de Plaisance sera cité au XIIIe siècle…
Au 12e siècle, l’agriculture connaît de grands bouleversements. L’assolement
triennal fait son apparition : il s’agit d’un système agraire dans lequel les
surfaces cultivées, aussi appelées soles, sont divisées en trois parties afin de
mieux gérer les ressources sans épuiser les sols. Un roulement est organisé
entre les trois soles : deux types de cultures cohabitent, tandis qu’une sole est
réservée à la jachère, c’est-à-dire au repos de la terre, laissée sans culture. Sur
les autres soles, des céréales d’hiver (blé) et de printemps (avoine, orge) sont
cultivées.
Les techniques se perfectionnent aussi avec l’arrivée d’outils plus spécialisés et
diversifiés tandis que la force animale est mise à profit. L’attelage se modernise. Deux pièces, le collier d’épaule et la bricole, placée sur la poitrine de l’animal, sont mises au point : adaptés à la morphologie des chevaux ou des boeufs, ces systèmes permettent une meilleure transmission de la force animale et facilitent le travail de labour. Le travail des champs devient moins pénible, les surfaces cultivées grandissent en conséquence.
Sources : BNF PASSERELLES
Les défrichements en Haut-Poitou
du Xe au XIIIe siècle
La marche des défrichements en Haut-Poitou s’explique d’abord par les conditions naturelles. C’est surtout la qualité des sols qui a pu différencier les régions. Les plus fertiles avaient été, pour la plupart, occupés bien avant le Xe siècle, aux époques les plus anciennes. Dans la plaine centrale, qui va de Neuville à Moncontour, dans les régions de Civray, de Melle et de Niort, dans l’ensemble du Châtelleraudais, du Loudunais et du Thouarsais, même dans les vallées des « pays de brandes », les progrès des Xe– XIIe siècles ont consisté surtout dans l’amélioration des anciens champs plutôt que dans l’extension des cultures aux dépens des friches.
Les défrichements proprement dits ont été opérés dans les secteurs les moins favorisés par la nature, ceux qui de nos jours, un peu partout en Haut-Poitou, portent encore des bois, et plus spécialement dans ces vastes régions qui n’ont longtemps offert que des landes : les brandes, qui couvrent près de la moitié du Haut-Poitou. Il y avait donc encore beaucoup à faire au Moyen-Âge.
Nous nous sommes appliqué à confronter tous les textes concernant les défrichements et à utiliser les cartes de Cassini et d’état-major. Nous avons pu en tirer les conclusions suivantes.
D’une part, toutes les régions encore boisées ont été touchées par les cultures nouvelles. D’autre part, les défrichements ont commencé dès le XIe siècle. Les plus anciens qui soient formelle-ment attestés sont ceux de Couture-d’Argenson, dans le grand massif forestier à la frontière sud-ouest du Poitou. Ils datent de 1059 au plus tard. On est, de plus, en droit de supposer que hien d’autres terroirs furent ouverts ou agrandis dès le XIe siècle. D’ailleurs, tout le monde était préoccupé de défrichements lors de la fondation de Fontevrault au début du XIIe siècle.
Dans l’ensemble des « pays de brandes », cependant, les défrichements sont peut-être un peu plus tardifs. A Villesalem, en Montmorillonnais, autour de Fontaine-le-Comte près de Poitiers, le vrai départ a été donné au début du XIIe siècle seulement. Au XIIIe siècle, on défrichait encore dans l’ensemble des « pays de brandes » et dans les régions voisines, en Châtelleraudais autour d’Oyré, au sud dans la région de Civray. Cessa-t-on de défricher avant la fin du Xe siècle? Entre autres faits, les abergements nouveaux auxquels on songe à Mazerolles en 1299, les mentions tardives de novales dans la forêt de Moulière, tout près de Poitiers, permettraient d’en douter. Toutefois, la confrontation des textes et de la carte de Cassini montre qu’un grand nombre de hameaux attestés au XIIe siècle se trouvaient encore au XVIIIe siècle à l’orée des bois.
Le peuplement des campagnes du Haut-Poitou a pris avec les XIIe et XIIIe siècles une physionomie qu’il a gardée généralement jusqu’à nos jours.
Sources : Sanfaçon Roland. Les défrichements en Haut-Poitou du Xe au XIIIe siècle. In: École pratique des hautes études. 4e section, Sciences historiques et philologiques. Annuaire 1963-1964. 1963. pp. 321-324;
Le Pays au XIIe siècle


